Cultures Maison #8 – Bruxelles, 21/22/23 septembre 2018

La rentrée approche à grand pas, et avec elle une ribambelle d’actions publiques initiées par ChiFouMi ou auxquelles nous nous contenterons de collaborer : les vendredi 21, samedi 22 et dimanche 23 septembre, direction Bruxelles pour la (déjà !) 8ème édition de Cultures Maison !

cultures maison bruxelles 2018 visuel
Au programme, une cinquantaine d’éditeurs, des tonnes d’autrices et d’auteurs, des tables rondes, des expositions, des concerts, des rencontres etc. Un beau choix de rendez-vous vraiment intéressants qu’on vous incite à suivre de près !

Au milieu de cette chouette programmation, on vous recommande plus précisément l’expo « Indie Americans« , proposée par les éditions L’Employé du Moi et Çà et Là (tout est dans le titre !), avec plusieurs rendez-vous périphériques : notamment, le vendredi 21 à 19h, une table ronde sur la scène indé ricaine avec Serge Ewenczyk (de Ça et Là), Max de Radiguès (de L’Employé du Moi) et June (côté ChiFouMi), où l’on aura tout le loisir de revenir sur l’expo qui présente les boulots de Chuck Forsman, Derf Backderf, John Porcellino, Leela Corman, Melissa Mendes, Ron Rege Jr, Noah Van Sciver, Sophie Yanow et tant d’autres !
En guise de complément à cette solide dose d’indy comics et en parallèle de la sélection d’autrices et d’auteurs présenté(e)s dans l’expo, June présentera également un autre prisme en diaporama commenté lors d’une petite conférence en forme de diaporama commenté. On y discutera d’une certaine évolution de la scène comics alternative en Amérique du Nord, ou comment le renouveau de l’auto-édition, poussée également par la systématisation d’une approche généralisée du do it youself, prend forme ces dernières années et à quoi ressemblent certains des résultats. Ça, c’est le samedi à 13h.
(toutes les infos sur ces deux rendez-vous ici et sur l’exposition là)
On se retrouve donc au 39 de la rue Adolphe Lavallée, 1080 Bruxelles, les 21, 22 et 23 septembre 2018 !
A bientôt !


« Cultures Maison est un festival dédié aux structures d’édition et de diffusion de bande dessinée de création et d’oeuvres graphiques et narratives. Depuis 2010 le festival se tient une fois par an à Bruxelles.
Pendant trois jours Cultures Maison accueille une cinquantaine d’éditeurs, auteurs et artistes, belges et internationaux de la scène alternative dans le but de les promouvoir, de les soutenir et de diffuser leurs ouvrages.
Cultures Maison est un événement à vocation culturelle et démocratique, aucun frais de participation n’est demandé aux exposants et l’accès à toutes les manifestations du programme est gratuit pour les visiteurs. »

Nous sommes les gens de qui nous parlons : l’art d’Emmanuel Guibert • Partie 8 et fin : Passage Alan Cope.

« Nous sommes les gens de qui nous parlons », c’est le titre (emprunté à une citation d’Alan Ingram Cope) d’une articulation publique autour de l’œuvre de l’auteur de bande dessinée Emmanuel Guibert, sur le territoire de l’Île de Ré de septembre 2017 à juin 2018.

Eh bien voilà, c’est fait : depuis ce samedi 12 mai 2018, au cœur du petit village de Saint-Martin-de-Ré, et plus précisément au pied de la maison où le vieil américain passa les vingt-cinq dernières années de sa vie (de son arrivée sur Ré en 1974, à sa mort en 1999), l’on peut désormais trouver le Passage Alan Cope.

Emmanuel Guibert, l’artisan de cette forme de reconnaissance tardive pour un homme que beaucoup perçoivent avant tout comme un personnage de bande dessinée, était bien évidemment présent, tout comme l’était la famille Cope dont les membres avaient fait le déplacement d’un peu partout en France.
Monsieur Déchelette (maire de Saint-Martin), Julia Dumoulin-Rulié (directrice du Musée Ernest Cognacq), Christelle Rivalland (adjointe de direction et régisseur des collections du Musée Ernest Cognacq), une partie de l’équipe de L’Association (l’éditeur de la saga de La Guerre d’Alan), étaient également réunis à cette occasion pour laquelle de nombreuses lectrices et lecteurs rétais s’étaient également donnés rendez-vous. Il y eu un peu de pluie (mais pas tant que ça), quelques absents regrettés (mais excusés), pas mal d’émotion (doux euphémisme), beaucoup de sourires (parce que c’était un chouette moment).

L’association ChiFouMi, qui a contribué à porter cette proposition auprès de la municipalité de Saint-Martin-de-Ré, remercie mille fois toutes les personnes qui ont permis à l’apparition de cette nouvelle petite plaque forte en puissance symbolique : outre Mr Déchelette, nous exprimons à travers cette modeste petite publication sur notre site tous nos remerciements à l’égard de l’équipe du Musée Ernest Cognacq, curieuses et curieux dès le premier jour de notre proposition guibertienne et dont l’enthousiasme n’a jamais cessé au fil des semaines et des mois de notre collaboration autour de l’exposition consacrée aux livres eux-même consacrés à Alan. L’on adresse nos remerciements amicaux à nos ami.e.s sympathisant.e.s rétais.e.s de ChiFouMi sans qui tout aurait été bien plus compliqué !

Et bien entendu, on remercie Emmanuel Guibert de faire d’aussi beaux livres, et d’être la belle personne qu’il est.
Hip hip hip, hourra !

Inauguration Passage Alan Cope Saint-Martin 2018 - 06

Inauguration Passage Alan Cope Saint-Martin 2018 - 02
Une bonne partie de la famille Cope : trois générations présentes sur cette photo !
Inauguration Passage Alan Cope Saint-Martin 2018 - 03
E. Guibert, J.Dumoulin-Rulié (Musée Ernest Cognacq), P. Déchelette (Maire de Saint-Martin), J. Misserey (ChiFouMi) et Y. Cope.

Inauguration Passage Alan Cope Saint-Martin 2018 - 04

Inauguration Passage Alan Cope Saint-Martin 2018 - 05

Inauguration Passage Alan Cope Saint-Martin 2018 - 08
Emmanuel Guibert accompagné par la délégation de L’Association.
Inauguration Passage Alan Cope Saint-Martin 2018 - 07
Merci aux nombreux coups de main précieux de nos amis rétais !

passage alan cope - visuel


(merci pour les photos : June & Charlotte Alibert pour ChiFouMi, François Gourmel, Céline Merrien)

(une proposition de l’association ChiFouMi et du Musée Ernest Cognacq de Saint-Martin-de-Ré, avec le soutien de la ville de Saint-Martin-de-Ré ainsi que du réseau Efigie et de du9.org)

Rencontre avec Tanx, Nicolas Moog et Gilles Rochier le samedi 26 mai à La Couarde et à La Rochelle.

L’association ChiFouMi, les librairies Les Rebelles Ordinaires (librairie à La Rochelle) et La Mouette Qui Lisait (librairie à La Couarde-sur-mer) et La Part Des Anges (bar à vins à La Couarde-sur-Mer) s’associent le temps d’une rencontre autour de trois autrices et auteurs d’une « autre » bande dessinée : Tanx, Nicolas Moog et Gilles Rochier seront présents le samedi 26 mai à La Mouette Qui Lisait à La Couarde, de 11h à 14h, pour un apéro-rencontre autour de leurs nombreux livres, puis de 16h à 20h aux Rebelles Ordinaires à La Rochelle.

Identifiés comme dignes représentants d’une bande dessinée qui explore autant la critique sociétale que les bonnes vieilles vannes qui claquent derrière la nuque, leur approche commune d’une écriture aux antipodes de la « bd à papa » (ainsi que leur belle générosité envers leur lectorat) nous a donné envie de provoquer ce moment.
Au programme : des récits de vie à hauteur d’homme/de femme ; une fibre contestataire parce que l’époque ne laisse guère le choix ; un humour ravageur et un sens de l’auto-dérision acerbe et sans pitié.

Le tout entre un verre et une pile de chouettes livres, rendez-vous le samedi 26 mai !

MOOG ROCHIER TANX - LA COUARDE - webfly
Et puis, donc :
MOOG ROCHIER TANX - LA ROCHELLE - webfly

• sur facebook, « l’événement » (woouuh ! ouaaah !) à La Mouette Qui Lisait / La Part Des Anges à La Couarde est ici-même (clic !).
• toujours sur facebook, « l’événement » (oooooh ! aaaaaah !) aux Rebelles Ordinaires à La Rochelle est exactement là (clic aussi !).

Nous sommes les gens de qui nous parlons : l’art d’Emmanuel Guibert • Partie 7 : Passage Alan Cope.

« Nous sommes les gens de qui nous parlons », c’est le titre (emprunté à une citation d’Alan Ingram Cope) d’une articulation publique autour de l’œuvre de l’auteur de bande dessinée Emmanuel Guibert, sur le territoire de l’Île de Ré de septembre 2017 à juin 2018.

Dans le cadre des évènements de clôture autour de l’exposition « Alan Cope, un américain sur l’Île de Ré« , l’équipe du Musée Ernest Cognacq et celle de l’Association Chifoumi ont la joie de vous inviter à partager un moment à l’occasion de l’inauguration du Passage Alan Cope, au cœur de Saint-Martin-de-Ré, à deux pas de la maison où Alan Cope passa les vingt-cinq dernières années de sa vie, de 1974 à 1999.
Cet évènement aura lieu le samedi 12 mai 2018 : rendez-vous à 11h devant la mairie de Saint-Martin-de-Ré.
Cette inauguration sera l’occasion d’échanger au sujet du vieil américain de Saint-Martin, au centre des ouvrages de l’auteur Emmanuel Guibert, présent à nos côtés, pour être l’artisan de la reconnaissance d’Alan (« La Guerre d’Alan », « L’Enfance d’Alan » et « Martha & Alan », aux éditions L’Association).

Et à partir de 15h, Emmanuel Guibert proposera une conférence projetée : Mission Velichovky, récit en images d’un épisode de « La Guerre d’Alan ».
Venez voir ou revoir l’exposition Alan Cope au musée avant sa fermeture au public le 13 mai prochain !

passage alan cope - visuel

(une proposition de l’association ChiFouMi et du Musée Ernest Cognacq de Saint-Martin-de-Ré, avec le soutien de la ville de Saint-Martin-de-Ré ainsi que du réseau Efigie et de du9.org)

Paper is not dead #3, une nouvelle exposition du Musée des Maisons Comtoises.

Il y a des habitudes que l’on aime à prendre, chez ChiFouMi : celle qui consiste à répondre favorablement à l’invitation du Musée des Maisons Comtoises de Nancray (25) à rejoindre la nouvelle édition de leur grande exposition collective Paper Is Not Dead en est une, par exemple.
Après les réussites des deux éditions précédentes (en 2014 et en 2016), nous avons évidemment répondu présent -tout comme plus de quarante artistes et collectifs- en proposant au public un focus sur trois approches différentes d’utiliser le support papier (car c’est tout de même le thème de cet élan doubiste, s’il fallait encore le rappeler) dans le monde de la bande dessinée contemporaine ou du fanzinat d’aujourd’hui. Au programme, donc : le papier découpé -celui des vieux comics- réutilisé dans de fascinants et vertigineux montages ; le papier jamais identique (dans sa matière, dans son format, dans sa pagination) d’une série de fanzines auto-publiés ; et une série de publications en bande dessinée qui se plie, se déplie et se complète dans un dédale de bâtiments à lire.

Paper Is Not Dead 3 - montage ChiFouMi

Samplerman / Yvan Guillo [site]
En dehors des circuits tracés, bien loin des conventions, s’agitent sans relâche les nombreux rouages de la grosse machinerie underground. Le fanzinat comme moyen ET comme fin : voilà qui figure bien souvent dans le parcours de bon nombre d’auteurs œuvrant dans la scène alternative et/ou indépendante de la bande dessinée. Mais parfois, il ne s’agit pas de pis aller, ni de solution de repli ; la marge est ainsi champ de manœuvre, le meilleur qui soit.
C’est précisément là que l’on retrouve Yvan Guillo, à explorer depuis 25 ans les limites de son terrain de jeu. Ses premiers fanzines auto-produits datent du début des années 90 mais les nombreuses balises qu’il sème au gré de diverses publications alternatives bien identifiées tracent un parcours que l’on serait tentés de vouloir résumer à celle d’un auteur underground comme on en croise régulièrement. Puis, aux alentours de 2010, son opiniâtreté et son intérêt pour la forme bande dessinée le singularisent via un projet dont la portée va lui échapper assez vite.
Nourri de bande dessinée tout autant que de poésie, de radio, d’abstraction, de surréalisme, Samplerman est une évolution logique aux explorations narratives de son auteur, bien décidé à en découdre avec l’espace inter-iconique (et les diverses formes de réalité non-linéaire que l’on saura y trouver). Puisant à certaines racines de la bande dessinée classique (les comics mainstream des années 50, principalement), Yvan Guillo pousse les limites de la distortion et produit une forme expérimentale hypnotique et passionnante, qui n’en finit plus de fasciner. Les motifs, le cut-up, l’itération, la critique et la réalité s’y bousculent avec fracas, dans un tourbillon sensoriel qui bouscule la notion d’avant-garde dans le domaine de la narration séquentielle.

Lunatic Fringe / Boris Krommendijk. [site]
Le parcours artistique de Boris Krommendijk ressemble à un curieux jeu d’équilibriste entre les multiples pratiques d’expression de soi qu’il exerce depuis des années. Le point d’orgue de tout cela serait d’ailleurs précisément un croisement de plusieurs notions, idées, états d’esprits avec lesquels l’artiste refuserait de choisir : on oscille entre la poésie du quotidien et la critique sociétale d’un monde inacceptable, on hésite à ranger ses productions du côté d’un militantisme un brin nihiliste ou la collection d’images simples, pures, solaires et candides.
Entre un programme de création radiophonique et une série de clichés photographiques, il s’aventure occasionnellement sur le terrain de l’édition. Pas n’importe laquelle : celle que l’on choisit, celle dont on détermine les tenants et les aboutissants, celle que l’on peut maîtriser un minimum plutôt que de se contenter de voir son œuvre adaptée, déformée, modifiée. L’auto-édition était donc la seule issue satisfaisante pour que Krommendijk partage certains de ses travaux. La forme de Lunatic Fringe est changeante d’un numéro à l’autre, dévoilant l’impossibilité pour l’auteur de se cantonner à un registre figé. Le matériel et la technique de reproduction employée sont ceux de la débrouille. Le contenu, lui, est une suite d’instants de grâce reproduits en copie laser sur un papier qui trahit la bricole ; bricole revendiquée comme tel, aux antipodes de la satisfaction de celles et ceux qui ne font que parle, et avec la modestie de celles et ceux bien trop occupé.e.s à « faire ».

Façades / Wieland Bosma, Léo Duquesne, Léa German, Adrien Houillère, Pierre Jeanneau, Victor Lejeune et Ludovic Rio (éditions Polystyrène). [site]
L’histoire du collectif Polystyrène ressemble à celle observée mille fois : une bande d’amis d’école d’art décident de se réunir autour d’objectifs communs, et de se lancer dans la petite édition pour concrétiser certains de leurs élans créatifs. A un détail près : lorsqu’en 2010 naissent les éditions Polystyrène, les dits-étudiants sont rompus à la pratique de la déconstruction narrative, connaissent l’expérimentation formelle en bande dessinée comme personne, et font montre d’une imagination et d’un enthousiasme rarement observés dans le giron de la micro-édition.
Que cela soit pour donner vie à leurs propres travaux ou pour publier des projets leur semblant pertinents (ou irréalisables, on se le demande parfois), la poignée d’éléments moteurs n’en finit pas de donner vie à un catalogue qui ressemble davantage à un cabinet de curiosités en papier qu’à une liste de références semblables les unes aux autres. Après plusieurs productions casse-tête dont on imagine pas qu’elles puissent avoir été réalisées ailleurs que sous leur aile bienveillante, la dernière sortie marquante est une collection à part entière : la série Façades aligne différents leporello représentant chacun un bâtiment en vue de coupe. Chaque autrice, chaque auteur participant doit utiliser cette contrainte formelle en la laissant évidemment infuser le récit qu’elle/il décidera de nous raconter, en s’en tenant à cette forme précise. Le but avoué étant que les sorties se suivent (six à ce jour) et forment, une fois réunis, une ruelle, un quartier grouillant de vie(s).

Vous pouvez télécharger le dossier de presse qui vous présentera l’ensemble des artistes exposés en cliquant sur le visuel ci-dessous :

Paper Is Not Dead # 3 - visuel Musée Maisons Comtoises Nancray
Paper Is Not Dead #3, c’est du 1er avril au 7 juillet 2018 au Musée des Maisons Comtoises de Nancray, à côté de Besançon ! Pour des infos plus précises et complètes : leur site est ici et leur page facebook ici.