La première chose qui marque dans l’œuvre encore jeune d’Alice Lorenzi, c’est ce dessin évoquant tout à la fois de familières et vieilles gravures et l’impression franche de lire quelque chose qui ne vient de nulle part, ni n’est influencé par quoi que ce soit.

On pourrait parler de rêve éveillé, à l’instar des péripéties fantaisistes et énigmatiques vécues par les personnages qu’elle fait vivre dans ses histoires : car Alice Lorenzi, en plus d’être une dessinatrice hors pair qui a tout compris des possibilités et des espiègleries que lui offre la bande dessinée, est avant tout une étonnante raconteuse d’histoires.

Dans ses récits, les portes du merveilleux s’entrouvrent pour échapper à des préoccupations par trop encombrées de réalité, et le délicat parfum de spleen qui s’en dégage, l’oppression faussement retenue qui règne dans chacune de ses pages, rappellent au lecteur qu’il tient là quelque chose d’inédit, de neuf, malgré cette vraie-fausse familiarité graphique évoquant une certaine forme de classicisme revisité.

Alice Lorenzi vit et dessine à Liège. On ne sait pas si sa maison ressemble à un jardin abondant et luxuriant. D’elle, on sait seulement qu’elle est capable de dessiner jusqu’au code barre abîmant la couverture de son livre. Et c’est déjà pas mal.

Bibliographie

  • Pourquoi me fuir (auto-édition, 2007)
  • More Human (Mycose Comix Factory, 2007)
  • Vaisseaux de guerre (Mycose Comix Factory, 2005)
  • Les heures de verre (La Cinquième couche, 2005)
  • In de Vleestuin (auto-édition, 2003)

Collectifs

  • Le calendrier pour votre cuisine (2007) et votre bibliothèque (2008, Cambourakis)
  • Le nouveau journal de Judith et Marinette #2, 11 et 14 (2006, 2007, 2008, Les taupes de l’espace)
  • 40075km (éditions l’Employé du moi, 2007)
  • Arbres en plastique, Feuilles en papier (la Cinquième couche, 2006)
  • Mycose#16, 17,18, hs#3 et 5 (2003-2006, Mycose comix factory) + collectif Mycose (Liège), Détruitu (Liège), Sturgeon White Moss (Londres), Le Nouveau Journal de Judith et Marinette (France), Pon (France), le Corps du texte (France), Architexto (Liège), Récits (France) ainsi qu’au journal virtuel des éditions de l’Employé du Moi, Bruxelles (www.grandpapier.org)