Nous sommes les gens de qui nous parlons : l’art d’Emmanuel Guibert • Partie 7 : Passage Alan Cope.

« Nous sommes les gens de qui nous parlons », c’est le titre (emprunté à une citation d’Alan Ingram Cope) d’une articulation publique autour de l’œuvre de l’auteur de bande dessinée Emmanuel Guibert, sur le territoire de l’Île de Ré de septembre 2017 à juin 2018.

Dans le cadre des évènements de clôture autour de l’exposition « Alan Cope, un américain sur l’Île de Ré« , l’équipe du Musée Ernest Cognacq et celle de l’Association Chifoumi ont la joie de vous inviter à partager un moment à l’occasion de l’inauguration du Passage Alan Cope, au cœur de Saint-Martin-de-Ré, à deux pas de la maison où Alan Cope passa les vingt-cinq dernières années de sa vie, de 1974 à 1999.
Cet évènement aura lieu le samedi 12 mai 2018 : rendez-vous à 11h devant la mairie de Saint-Martin-de-Ré.
Cette inauguration sera l’occasion d’échanger au sujet du vieil américain de Saint-Martin, au centre des ouvrages de l’auteur Emmanuel Guibert, présent à nos côtés, pour être l’artisan de la reconnaissance d’Alan (« La Guerre d’Alan », « L’Enfance d’Alan » et « Martha & Alan », aux éditions L’Association).

Et à partir de 15h, Emmanuel Guibert proposera une conférence projetée : Mission Velichovky, récit en images d’un épisode de « La Guerre d’Alan ».
Venez voir ou revoir l’exposition Alan Cope au musée avant sa fermeture au public le 13 mai prochain !

passage alan cope - visuel

(une proposition de l’association ChiFouMi et du Musée Ernest Cognacq de Saint-Martin-de-Ré, avec le soutien de la ville de Saint-Martin-de-Ré ainsi que du réseau Efigie et de du9.org)

Paper is not dead #3, une nouvelle exposition du Musée des Maisons Comtoises.

Il y a des habitudes que l’on aime à prendre, chez ChiFouMi : celle qui consiste à répondre favorablement à l’invitation du Musée des Maisons Comtoises de Nancray (25) à rejoindre la nouvelle édition de leur grande exposition collective Paper Is Not Dead en est une, par exemple.
Après les réussites des deux éditions précédentes (en 2014 et en 2016), nous avons évidemment répondu présent -tout comme plus de quarante artistes et collectifs- en proposant au public un focus sur trois approches différentes d’utiliser le support papier (car c’est tout de même le thème de cet élan doubiste, s’il fallait encore le rappeler) dans le monde de la bande dessinée contemporaine ou du fanzinat d’aujourd’hui. Au programme, donc : le papier découpé -celui des vieux comics- réutilisé dans de fascinants et vertigineux montages ; le papier jamais identique (dans sa matière, dans son format, dans sa pagination) d’une série de fanzines auto-publiés ; et une série de publications en bande dessinée qui se plie, se déplie et se complète dans un dédale de bâtiments à lire.

Paper Is Not Dead 3 - montage ChiFouMi

Samplerman / Yvan Guillo [site]
En dehors des circuits tracés, bien loin des conventions, s’agitent sans relâche les nombreux rouages de la grosse machinerie underground. Le fanzinat comme moyen ET comme fin : voilà qui figure bien souvent dans le parcours de bon nombre d’auteurs œuvrant dans la scène alternative et/ou indépendante de la bande dessinée. Mais parfois, il ne s’agit pas de pis aller, ni de solution de repli ; la marge est ainsi champ de manœuvre, le meilleur qui soit.
C’est précisément là que l’on retrouve Yvan Guillo, à explorer depuis 25 ans les limites de son terrain de jeu. Ses premiers fanzines auto-produits datent du début des années 90 mais les nombreuses balises qu’il sème au gré de diverses publications alternatives bien identifiées tracent un parcours que l’on serait tentés de vouloir résumer à celle d’un auteur underground comme on en croise régulièrement. Puis, aux alentours de 2010, son opiniâtreté et son intérêt pour la forme bande dessinée le singularisent via un projet dont la portée va lui échapper assez vite.
Nourri de bande dessinée tout autant que de poésie, de radio, d’abstraction, de surréalisme, Samplerman est une évolution logique aux explorations narratives de son auteur, bien décidé à en découdre avec l’espace inter-iconique (et les diverses formes de réalité non-linéaire que l’on saura y trouver). Puisant à certaines racines de la bande dessinée classique (les comics mainstream des années 50, principalement), Yvan Guillo pousse les limites de la distortion et produit une forme expérimentale hypnotique et passionnante, qui n’en finit plus de fasciner. Les motifs, le cut-up, l’itération, la critique et la réalité s’y bousculent avec fracas, dans un tourbillon sensoriel qui bouscule la notion d’avant-garde dans le domaine de la narration séquentielle.

Lunatic Fringe / Boris Krommendijk. [site]
Le parcours artistique de Boris Krommendijk ressemble à un curieux jeu d’équilibriste entre les multiples pratiques d’expression de soi qu’il exerce depuis des années. Le point d’orgue de tout cela serait d’ailleurs précisément un croisement de plusieurs notions, idées, états d’esprits avec lesquels l’artiste refuserait de choisir : on oscille entre la poésie du quotidien et la critique sociétale d’un monde inacceptable, on hésite à ranger ses productions du côté d’un militantisme un brin nihiliste ou la collection d’images simples, pures, solaires et candides.
Entre un programme de création radiophonique et une série de clichés photographiques, il s’aventure occasionnellement sur le terrain de l’édition. Pas n’importe laquelle : celle que l’on choisit, celle dont on détermine les tenants et les aboutissants, celle que l’on peut maîtriser un minimum plutôt que de se contenter de voir son œuvre adaptée, déformée, modifiée. L’auto-édition était donc la seule issue satisfaisante pour que Krommendijk partage certains de ses travaux. La forme de Lunatic Fringe est changeante d’un numéro à l’autre, dévoilant l’impossibilité pour l’auteur de se cantonner à un registre figé. Le matériel et la technique de reproduction employée sont ceux de la débrouille. Le contenu, lui, est une suite d’instants de grâce reproduits en copie laser sur un papier qui trahit la bricole ; bricole revendiquée comme tel, aux antipodes de la satisfaction de celles et ceux qui ne font que parle, et avec la modestie de celles et ceux bien trop occupé.e.s à « faire ».

Façades / Wieland Bosma, Léo Duquesne, Léa German, Adrien Houillère, Pierre Jeanneau, Victor Lejeune et Ludovic Rio (éditions Polystyrène). [site]
L’histoire du collectif Polystyrène ressemble à celle observée mille fois : une bande d’amis d’école d’art décident de se réunir autour d’objectifs communs, et de se lancer dans la petite édition pour concrétiser certains de leurs élans créatifs. A un détail près : lorsqu’en 2010 naissent les éditions Polystyrène, les dits-étudiants sont rompus à la pratique de la déconstruction narrative, connaissent l’expérimentation formelle en bande dessinée comme personne, et font montre d’une imagination et d’un enthousiasme rarement observés dans le giron de la micro-édition.
Que cela soit pour donner vie à leurs propres travaux ou pour publier des projets leur semblant pertinents (ou irréalisables, on se le demande parfois), la poignée d’éléments moteurs n’en finit pas de donner vie à un catalogue qui ressemble davantage à un cabinet de curiosités en papier qu’à une liste de références semblables les unes aux autres. Après plusieurs productions casse-tête dont on imagine pas qu’elles puissent avoir été réalisées ailleurs que sous leur aile bienveillante, la dernière sortie marquante est une collection à part entière : la série Façades aligne différents leporello représentant chacun un bâtiment en vue de coupe. Chaque autrice, chaque auteur participant doit utiliser cette contrainte formelle en la laissant évidemment infuser le récit qu’elle/il décidera de nous raconter, en s’en tenant à cette forme précise. Le but avoué étant que les sorties se suivent (six à ce jour) et forment, une fois réunis, une ruelle, un quartier grouillant de vie(s).

Vous pouvez télécharger le dossier de presse qui vous présentera l’ensemble des artistes exposés en cliquant sur le visuel ci-dessous :

Paper Is Not Dead # 3 - visuel Musée Maisons Comtoises Nancray
Paper Is Not Dead #3, c’est du 1er avril au 7 juillet 2018 au Musée des Maisons Comtoises de Nancray, à côté de Besançon ! Pour des infos plus précises et complètes : leur site est ici et leur page facebook ici.

Emmanuel Guibert : le dessin comme écriture – exposition FIBD Angoulême 2018

ChiFouMi a été invité à contribuer au bel effort consistant à montrer l’étendue du talent d’Emmanuel Guibert, œuvre sur laquelle nous planchons depuis déjà plusieurs mois du côté du territoire de l’Île de Ré.
Cette fois, c’est au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême que ça se passe, et on espère bien évidemment vous y retrouver !
L’exposition est encore ouverte au public jusqu’au 25 février 2018, toujours à La Cité (Mezzanine Calvo) : l’occasion de passer par Angoulême prochainement ?  😉

E.Guibert FIBD expo 2018


 »Lauréat en janvier 2017 du Prix René Goscinny, qui récompense l’œuvre d’un scénariste de bande dessinée, Emmanuel Guibert s’adresse, à travers ses différents livres, à des lecteurs de tous les âges. Retour sur l’œuvre d’un auteur chez qui l’écriture se construit simultanément en images et en mots.
Les œuvres d’Emmanuel Guibert nourissent des expériences de lecture à part. Avec sensibilité, minutie et affection, l’auteur parvient à se glisser dans l’intimité de ceux qui lui sont proches pour mieux les sublimer par son geste créateur. Le photographe Didier Lefèvre, dans Le Photographe (Dupuis), l’ancien soldat américain Alan Ingram Cope dans La Guerre d’Alan, L’Enfance d’Alan et Martha & Alan (L’Association), sont ainsi devenus les héros simples mais édifiants de récits où biographie et autobiographie fusionnent dans un continuum indémêlable.
Si l’auteur travaille depuis plus de 20 ans à une œuvre protéiforme, c’est son travail de scénariste qui est mis à l’honneur dans l’exposition consacrée au lauréat du Prix René Goscinny 2017.
Emmanuel Guibert écrit depuis 2002 les scénarios de Sardine de l’espace (Dargaud), en compagnie de Joann Sfar et de Mathieu Sapin, après avoir créé en 1999, dans les pages du mensuel J’aime lire, une autre série jeunesse aussi remarquée qu’appréciée : Ariol, dessinée par Marc Boutavant (BD Kids). Guibert s’est inspiré de ses propres souvenirs d’enfance et d’école pour imaginer les aventures de ce petit âne bleu attachant, qui a un donné lieu tout récemment à un spectacle associant musique et dessin, l’Ariol’s Show, qui sera présenté au Festival…

Le Prix René Goscinny Prix du scénario

En 2017, le Festival International de la Bande Dessinée et l’Institut René Goscinny ont remis à l’honneur le Prix René Goscinny, qui a pour vocation de mettre en lumière le travail des scénaristes de bande dessinée. Le lauréat, désigné par un jury, reçoit le prix lors de la présentation de la programmation de la 45e édition du Festival, le 30 novembre 2017.
Créé en 1988 par Gilberte Goscinny, le Prix s’inscrit dans l’esprit et le prolongement de l’action menée par René Goscinny. Grâce à son immense talent, le cocréateur et scénariste d’Astérix, d’Iznogoud, du Petit Nicolas ou encore de Lucky Luke a révélé l’importance du scénario dans la bande dessinée.
Il lui a donné la place qu’il mérite, en imposant notamment la signature du scénariste aux côtés de celle du dessinateur. Le Prix, fidèle à sa vocation originelle, est attribué à un jeune scénariste pour un album paru dans l’année, ou à un scénariste confirmé pour sa contribution à un album en particulier.
Il peut également couronner un scénariste pour l’ensemble de son œuvre. Le scénariste primé reçoit un trophée en bronze, œuvre originale de l’artiste français Robert Combas, qui figure un assemblage de lettres qui forment le mot « Scénario ». Un an après la remise du Prix, le lauréat se voit consacrer une exposition, réalisée par le Festival en partenariat avec l’Institut René Goscinny, dans le cadre de la programmation officielle du Festival. »

Vaisseau Mœbius • Mezzanine Calvo du 25 au 28 janvier 2018
Co-production : 9e Art+ / FIBD et l’Institut René Goscinny
Commissariat : Julien Misserey et Stéphane Beaujean

logos partenaires expo Guibert FIBD 2018

 

Derf Backderf à la librairie Les Rebelles Ordinaires (La Rochelle) le samedi 2 septembre 2017.

La dernière fois que nous l’avions accueilli, c’était aux Ateliers Zone Art à Besançon, il y a environ deux ans de cela, et cela avait été un très chouette moment dont on nous reparle encore de temps à autre.

Depuis, l’américain Derf Backderf n’en finit plus de toucher un public de plus en plus large. Outre ses bouquins de plus en plus traduits ici et là (d’ailleurs, saluons son éditeur français Çà et Là qui propose désormais trois livres de l’auteur disponibles dans notre langue), l’une des belles nouvelles est l’adaptation au cinéma de son livre « Mon Ami Dahmer », dont le teaser tourne depuis quelques semaines : mais si, vous savez, l’histoire de ce type devenu un serial-killer parmi les plus célèbres des Etats-Unis, adaptée en bande dessinée par Derf qui a partagé la scolarité du sinistre Dahmer, du collège au lycée, dans leur petit bled perdu de l’Ohio.
Au sujet de cette adaptation, une belle annonce concernant ce film sera faite à peu près au moment où nous accueillerons Derf, nous n’en dirons pas davantage, mais nous comptons sur l’auteur pour le faire lors de cette rencontre ! Ca se passe du côté de la Librairie Les Rebelles Ordinaires, la joyeuse librairie solidaire (avec espace de gratuité et accueil cosy) récemment ouverte à La Rochelle par une équipe aussi enthousiaste que rock and roll.

On vous donne donc rendez-vous le samedi 2 septembre à 20h pétantes à la librairie pour une rencontre avec l’auteur, qui prendra la forme d’une projection commentée de son parcours, puis d’un échange avec ses lecteurs.

A bientôt donc !

DERF BACKDERF 2017 - webfly HR

Derf Backderf est l’auteur de trois livres parus aux éditions Çà et Là : « Mon Ami Dahmer », bien sûr, mais aussi « Punk Rock et Mobile homes » et « Trashed ».

Au sujet de « Mon Ami Dahmer » :
« Journaliste de formation, Backderf a épluché les dossiers du FBI et est revenu sur place pour interroger d’anciens profs et camarades de classe. Empathique, mais jamais complaisant, dérangeant, mais nécessaire, son récit plonge dans les limbes de la folie humaine. » — Le Monde.
« Ces 200 et quelques pages remarquables exhalent la tristesse, un remord latent, un intense sentiment de gâchis et cette irréductible incompréhension face à la noirceur d’un esprit familier, dans laquelle, pâlotte, miroite une lueur d’humanité accordée à rebours. » — Radio Nova.
« Un très bon livre qui revient sur les origines du tueur en série putride que fut Jeffrey Dahmer. Plongez-vous dedans – il vous laissera sur le carreau. » — James Ellroy.

Présentation d’après le site de l’éditeur :
John « Derf » Backderf est né en 1959 à Richfield, une petite ville de l’Ohio où il passera toute son enfance. Après un bref passage dans une école d’art, il retourne chez lui et travaille comme éboueur, avant de recevoir une bourse pour L’université de l’Ohio, où il suivra un cursus en journalisme tout en réalisant des illustrations pour le journal local. Une fois diplômé, il devient journaliste pour un quotidien de Floride, puis abandonne cette carrière pour se lancer dans la réalisation d’un strip, « The City », qui durera vingt-deux ans et sera publiés dans plus de 50 hebdomadaires américains.
Son premier roman graphique, « Punk Rock & Mobile Homes », a été consacré comme l’un des meilleurs romans graphiques de 2010 par Booklist.
Il a commencé à travailler sur « Mon ami Dahmer » en 1994 ; le livre sera finalement terminé en 2011 et publié en 2012 aux États-Unis, puis primé au Festival d’Angoulême 2014 (Prix Révélation).
Derf Backderf a été nominés pour deux Eisner Awards et a reçu de très nombreuses récompenses pour son travail de dessinateur de presse, dont le prestigieux Robert F. Kennedy Journalism Award du dessin politique en 2006.

Il vit à Cleveland (Ohio) avec sa femme Sheryl Harris (journaliste lauréate du Prix Pulitzer) et leurs deux enfants.

 

Fête des Associations 2017

L’association ChiFouMi a une rentrée chargée en ce mois de septembre, entre rencontres et expositions.

Pour autant, ce dimanche 10 septembre 2017 de 10h à 18h, nous serons du côté de la base nautique d’Ars-en-Ré pour la nouvelle Fête des Associations de l’Île de Ré. Nous y présenterons notre travail et nos actions en cours, avec une cohorte de collègues, tous acteurs sur le territoire rétais toute l’année durant : près d’une centaine de structures associatives (loisirs, sports, culture, environnement, patrimoine…) seront également de la partie, qui s’annonce être un beau rendez-vous de rencontres en tout genre.

Fête des Associations de l'Île de Ré 2017 - visuel

A bientôt !

Cet événement annuel est proposé et produit par la Communauté de Communes de l’Île de Ré.